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La relève à la barre du Groupe Carbonneau

S’assurer d’avoir « les bons gars à la bonne place » : c’est le pari qu’ont réussi Michel et André Carbonneau, du Groupe Carbonneau, dans le cadre de démarches soigneusement planifiées pour assurer le transfert de leur entreprise à trois dirigeants en poste.

 

Lancé il y a cinq ans, le processus de relève a été complété le mois dernier. Les frères Carbonneau, qui avaient eux-mêmes pris le relais de leur père — Paul, fondateur de l’entreprise —, ont cédé les rênes à 100 % à Daniel Cloutier, Guillaume Petit et Rémi Filion.

« Les trois ensemble, ils vont permettre la continuité de notre rêve », a commenté Michel Carbonneau qui, jusqu’à récemment, était président de la PME bromontoise spécialisée dans la fabrication de composantes métalliques pour les secteurs industriels et hydriques.

Selon lui, la troisième génération de Carbonneau n’était pas prête à poursuivre la croissance de l’entreprise. Par contre, un employé de longue date, Guillaume Petit, directeur de l’ingénierie, a démontré l’intérêt et les aptitudes à reprendre le flambeau. Ses deux associés actuels, qui occupaient tous deux un emploi ailleurs, ont été ciblés et recrutés au cours des dernières années par Michel et André Carbonneau.

Auparavant chez Kruger, Daniel Cloutier s’est joint au Groupe Carbonneau il y a un peu plus de quatre ans, tandis que Rémi Filion a complété le trio en janvier 2017 en quittant son emploi chez Veolia. Ils sont respectivement directeur des opérations et directeur général au sein du Groupe.

Plus de 50% du chiffre d’affaires du Groupe Carbonneau est réalisé dans le secteur hydrique.

Valeurs
Les frères Carbonneau se réjouissent surtout d’avoir su dénicher une relève qui a « de bonnes valeurs », c’est-à-dire qu’elle veut, comme leur père leur a inculqué, « rendre service », travailler en équipe et ne pas craindre d’innover, voire de prendre des risques, pour arriver à ses fins.

Le Groupe Carbonneau se targue de trouver ses solutions aux problèmes de ses clients. « On travaille en partenariat avec nos clients. On résout des problèmes et on veut continuer à le faire », lance Guillaume Petit.

C’est en 1962 que Paul Carbonneau a fait ses débuts dans la plomberie résidentielle et les systèmes de chauffage. Son entreprise a connu une croissance au diapason de celle de la ville de Bromont. En 1976, dans le cadre des Jeux olympiques, elle avait aménagé le système de douches et d’abreuvoirs pour les très nombreux chevaux qui avaient envahi le site équestre. Dans les années 1980, l’entrepreneur a aussi développé un volet industriel à ses activités avec la venue des IBM, GE et Hyundai.

Ses fils ont d’ailleurs rapidement manifesté de l’intérêt à suivre ses traces. À 12 ans, ils se cachaient parmi son outillage pour lui faire la surprise une fois arrivés sur les chantiers, se souvient Michel Carbonneau, qui affirme que ses quatre frères, sa soeur et lui partagent tous ce même ADN d’entrepreneur.

Continuité
Depuis quelques années, plus de 50 % du chiffre d’affaires est réalisé dans le secteur hydrique, alors que l’entreprise conçoit, fabrique et installe des pièces de mécanique lourde pour les barrages hydroélectriques à travers le Canada, dont des vannes et des grilles à déchets.

Outre ses activités industrielles, le Groupe Carbonneau agit aussi à titre de sous-traitant, par exemple pour fabriquer les composteurs de Brome Compost.

La PME emploie 25 personnes. Le taux de roulement y est pratiquement inexistant, selon Rémi Filion. « Les employés font la différence. Les gens sont des intrapreneurs. Ce n’est pas juste un travail, ce sont des défis et des rêves. Ils sont impliqués à différents niveaux », dit-il.

« Un soudeur n’est pas strictement un soudeur ici. C’est un soudeur-assembleur qui participe au développement des produits avec nous. Comme on conçoit, on fabrique et on installe, nos employés sont partie intégrante de tout ça », renchérit Daniel Cloutier.

Les trois nouveaux copropriétaires du Groupe Carbonneau souhaitent ainsi poursuivre la croissance de l’entreprise sur ses « bases existantes », dit pour sa part Guillaume Petit. Au cours des deux dernières années, plus de 75 % des ventes ont été réalisées à l’extérieur du Québec. L’exploration de nouveaux marchés demeure dans leur mire.

Les frères Carbonneau, qui demeurent des « ambassadeurs » de la PME, continueront à être occupés avec leurs activités immobilières. Mais Michel Carbonneau dit apprécier la nouvelle « liberté » qui se présente à lui. Son cadet de 14 mois entend de son côté s’impliquer davantage socialement.

André Carbonneau agira entre autres comme mentor auprès d’autres entrepreneurs.

Source : La Voix de l’Est – Marie-France Létourneau 

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